Posted on Leave a comment

Article en Français, in French on the cultural blog from the professor #FabienRibery our last #BeSpoke N8 by #HarriPälviranta #ArtOfPerfection #EditionsBessard

BY FABIEN RIBERY L’INTERVALLE

Harri Pälviranta est un photographe, artiste et chercheur finlandais (docteur en photographie), dont les travaux questionnent essentiellement les codes de la masculinité et la violence socialement/médiatiquement construite.

L’éditeur Pierre Bessard lui offre le huitième volume de sa BeSpoke Collection avec News Portraits, un livre impressionnant sur les meurtriers de masse dans les écoles depuis le massacre de Columbine (1999), qui constitue désormais presque un genre en soi.

Harri Pälviranta interroge la récurrence d’un phénomène éminemment contemporain, la production d’un spectacle morbide dans le théâtre d’une école, dont les auteurs ont un grand nombre de traits communs.

Ce sont en effet des actes généralement très préparés, en tout cas consciencieusement prémédités, par des étudiants ou anciens étudiants solitaires, qui sont des hommes jeunes se sentant rejetés, et venant de familles considérées comme bien insérées dans le tissu social.

Il semble que chacun de ces meurtriers ait l’ambition de laisser son nom dans une chaîne du mal que l’univers médiatique s’emploiera à amplifier, jusqu’à l’héroïsation négative entraînant les pulsions de futur isolés.
On se souvient sûrement du documentaire de Michael Moore, Bowling for Columbine (2002) et du film de Gus Van Sant, Elephant (2003) sur ce même sujet.

Questionnant les effets de sidération induits par de tels actes, le photographe finlandais reconstruit en noir et gris, à partir d’articles provenant de journaux (papier/internet) relatant les faits ou d’autres scènes de violence par armes à feu, le visage de chaque meurtrier, en une mosaïque chaque fois renouvelée et identique de plus d’un milliers de coupures de presse.

Entre 2010 et 2014, Harri Pälviranta en a recensé onze (deux Finlandais, deux Allemands, six Américains, un Brésilien), joignant à cette liste de l’horreur son propre visage – dans un monde coupable, nul n’est innocent.
La culte des armes associé à l’identité masculine peut être l’une des pistes interprétatives d’un passage à l’acte vécu comme une preuve ultime d’existence, et d’une virilité réclamant reconnaissance.

Mais devant chaque regard, chaque morphologie de visage, chaque bouche muette, le mystère demeure du gouffre noir où réside la fureur destructrice.

Les meurtriers sont jeunes, parfois souriants, des gamins assassins ayant accédé à la notoriété.

Le quart d’heure de célébrité warholien est l’un des instants du crime fondant tout l’édifice social.

Qu’il s’agisse d’enfants tuant des enfants doit faire réfléchir sur ce que l’on peut attendre du désir d’être ensemble, dont l’école demeure l’un des plus puissants exemples, ou non.
Harri Pälviranta, News Portraits, textes Harri Pälviranta and Alison Nordström, éditions Bessard, 2017, BeSpoke Collection No 8 – Limited edition of 250 numbered copies, with an 16 x 20 cm C-print signed by Harri Pälviranta, Graphic design Cyrielle Molard and Pierre Bessard, 26 pages + text leaflet 4 pages

here the link: https://fabienribery.wordpress.com/2017/12/29/why-they-kill-par-harri-palviranta-photographe/

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *